In Pensées pour une saison – Printemps, #14.
Au cours d’une vie passée à trébucher et à se relever, des décennies de désillusions enseignent que l’enthousiasme est une arme à double tranchant. Que ce soit en matière de relations humaines, d’activité politique ou d’acquisition de connaissances. Certes il donne de l’énergie et de l’impulsion, mais il faut en user avec discernement, avec beaucoup de prudence et de rigueur si l’on souhaite qu’il soit source de vitalité renouvelée, plutôt que de leurres, de gaspillages et même de destructions.
D’aucuns diraient que cela n’a pas de sens, qu’une telle réserve abolit l’enthousiasme. Je dis : que non. La nourriture fournit atomes, molécules et énergie au corps, tous indispensables, l’appétit s’avère ainsi utile, bien agréable par ailleurs… mais il convient de ne pas sombrer dans la gloutonnerie et de ne pas avaler tous les aliments qui se présentent à soi.
Cette allégorie pour exprimer qu’un homme de bien et qu’un chercheur de vérité se doivent d’être plus précautionneux qu’enthousiastes : c’est la ténacité, surtout, qui s’avère leur plus grande alliée, avec la prudence. L’enthousiasme ne doit pas constituer plus qu’une poussée amicale… une incitation à reprendre le chemin, malgré la fatigue du moment.
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