La vérité en tant que procédé particulier

In Pensées pour une saison – Printemps, #60.

Les avancées fulgurantes de la science, ainsi que l’effondrement des légitimités religieuses, puis les innombrables dangers et nuisances liés aux nouvelles technologies, ont fait naître un discours dépréciateur de la notion même de vérité : les anciennes vérités n’ont plus cours, les nouvelles ont permis des découvertes et des réalisations dangereuses… donc la vérité s’avère inutile voire nuisible. On jette ainsi le bébé avec l’eau du bain.

Cette attitude, disons désinvolte, relève de la paresse morale et intellectuelle. Ses adeptes, en définitive partisans du n’importe quoi, ne voient pas que la vérité et l’instinct de vérité [1] résident dans un procédé particulier… pas nécessairement dans un énoncé particulier. La vérité n’est pas simplement un préjugé tenace. Elle s’avère une approche de recherche rigoureuse et efficace (la science), ou bien une intuition [2] profonde, pertinente et élévatrice (la méditation [3], la poésie [4])… qui permettent de percevoir pleinement une réalité, et de la qualifier part de vérité.

[1] Cf. supra le texte no 24, « Le rare instinct de la vérité ».

[2] Cf. supra le texte no 55, « Intuition ».

[3] Cf. « L’abîme et la fourmi », texte no 78 de Pensées pour une saison – Hiver.

[4] Cf. « Le poème comme épiphanie », texte no 22 de Pensées pour une saison – Hiver.

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