Les dénigreurs grincheux

In Pensées pour une saison – Printemps, #65.

Combien de dénigreurs systématiques, moralisateurs grincheux, semblent consacrer tout leur temps et toute leur énergie à gêner l’action, ou à détruire l’œuvre des autres ; les empêchant de bien faire, les empêchant de faire du bien, de faire le bien.

Parce qu’ils estiment que cela doit être fait autrement !

Alors qu’il y a moult façons de bien faire… que les faiseurs de bien ont eux-mêmes leurs besoins psychologiques et qu’en définitive, comme le disent les Suisses allemands : “ jedem Tirschen sein Plaisirschen ” – à chaque petit animal son petit plaisir.

À chaque être son mode de célébration et de solidarité.

Eh bien, non ! Rien n’y fait pour ces esprits saumâtres : ils estiment qu’eux-mêmes feraient mieux (on note l’emploi du conditionnel) que la victime de leurs sarcasmes – ce qui reste à prouver, car ces dénigreurs ne mettent pas beaucoup d’empressement à faire eux-mêmes quoi que ce soit.

Ou alors, l’origine essentielle de leurs dénigrements se révèle moins tordue et plus triviale : le goût de l’excitation le disputant chez eux à la paresse, ils optent pour le stimulus le plus primitif – celui de l’attaque et de la destruction.

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