In Pensées pour une saison – Printemps, #50.
Dans un clan, les règles de comportement sont strictes : on ne se fait pas de mal entre membres de celui-ci. À l’intérieur d’un clan soudé, on respecte entre soi la règle d’or antique : “ Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse et traite les autres comme tu voudrais qu’on te traite. ”
En revanche, contre ceux-là qui sont extérieurs au clan, non seulement peut-on commettre tout le mal que l’on veut… mais on le doit [1].
Certaines sociétés ne sont jamais sorties du mode de fonctionnement clanique ; qu’elles s’imaginent hautement civilisées du fait de leur puissance n’y change rien. Les étrangers et les animaux s’y trouvent toujours destinés à être trompés voire violentés – en agissant de la sorte le forban donne, à son clan, à la fois des gages d’intelligence et de loyauté.
Corollaire : ceux qui pensent et fonctionnent en termes d’éthique, estimant que la règle d’or doit s’étendre aux autres que les proches… sont considérés dans les sociétés claniques comme stupides, ou traîtres.
[1] Cf. supra le texte no 10, « Morale militaire et morale individuelle ».
***