In Pensées pour une saison – Printemps, #69.
Dans l’histoire des sociétés humaines, il s’avère courant qu’un groupe, moins vicieux et moins violent qu’un autre auquel il se trouve sans cesse confronté, finisse par adopter les méthodes mêmes de son ennemi si déplaisant. Ce processus se fait lentement au départ, promu par quelques sadiques au sein du “ camp des bons ”, qui aimeraient bien pouvoir faire la même chose qu’en face, pour rigoler…
Grâce à la paresse intellectuelle, morale et physique de la majorité des membres de leur propre camp, les méthodes bêtes et cruelles s’imposent petit à petit au sein de celui-ci, puis brutalement quand la lâcheté générale prend le relais de la paresse générale. Les vrais gentils, les membres les plus intelligents du “ bon camp ”, se découragent et, un à un, s’en vont, écœurés de se retrouver de plus en plus confrontés au culte de la brutalité et du vice dans leur propre camp.
Ce schéma général de déroulement se révèle tellement systématique, dans l’histoire des hommes… qu’il dit tout de l’immoralité essentielle de leurs sociétés.
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