In Pensées pour une saison – Printemps, #52.
La vie se révèle l’expression brouillonne, mais diablement tenace, d’un couple de forces antagonistes : le hasard, soit la contingence, et l’anti-hasard, soit la nécessité.
Depuis des milliards d’années elle est sans cesse en émergence, avec une structure cellulaire de base définie… mais dans une variété de formes surprenante suite à la duplication, répétée aussi exactement que possible, de réplicateurs porteurs d’instructions et soumis, dans un chaos incessant, à des petites modifications aléatoires. Toutes ces formes, les anciennes comme les nouvelles, se trouvent continuellement sous le tamis de la sélection naturelle. Un tamiseur qui souvent se comporte en broyeur. Ce qui ne peut pas durer… ne durera pas. Ce qui pourrait durer… durera peut-être.
Sur cette planète, la forme chimique générale des réplicateurs, qui s’est imposée aux origines de la vie, est l’ADN, l’acide désoxyribonucléique. Un nom à la consonance étrange et alambiquée, convenant parfaitement au mystère obscur, complexe et touffu qu’il recouvre.
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