In Pensées pour une saison – Printemps, #22.
Nous sommes dans le deuil de notre grand Schahpour, quand nous recevons un appel téléphonique : une dame veut se débarrasser de sa jeune chatte, qui sera sûrement euthanasiée, mais peut-être en voulons-nous ? Nous arrivons dans l’heure chez la dame en question. Le seuil d’entrée franchi, elle ouvre une porte donnant sur un salon plongé dans l’obscurité : deux yeux d’or, se détachant remarquablement sur une élégante ombre chinoise encore plus sombre que le décor ambiant, nous observent avec intérêt. Ces deux yeux appartiennent à une petite chatte grise à poils longs.
C’est le coup de foudre ! Nous sommes très heureux qu’elle ne ressemble en rien à Schahpour, ni dans son apparence ni dans ses attitudes. Elle ne sera pas l’ombre d’un grand personnage, mais un être à part entière. Nous repartons avec elle. Nous l’appellerons Chatoune.
Elle a grandi depuis, mais elle a conservé son comportement de vif-argent ainsi que toute l’intensité lumineuse de ses beaux yeux.
L’iris de Chatoune est hétérochrome, vert généralement, mais partiellement recouvert comme d’un épais vernis doré, aux contours mal définis. En plein soleil, ses yeux paraissent alors émeraude, avec des reflets d’or : deux chrysolithes. Autrement, ils sont d’un très bel ambre jaune, qui fait un contraste de lumière saisissant sur sa superbe robe grise.
Elle est si jolie…
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