Il y a mensonge et mensonge

In Pensées pour une saison – Printemps, #76.

Entre égaux, mais surtout lorsqu’il est pratiqué au détriment d’êtres plus faibles, plus vulnérables ou plus naïfs, comme les enfants ou les animaux, ou les malades, ou les vieux, ou bien au détriment de ceux-là qui sont situés plus bas que soi dans une hiérarchie… le mensonge déshonore celui qui le pratique.

Dans les autres cas, pas obligatoirement… car il fait partie des mécanismes de défense utiles à la survie, ainsi qu’aux nécessités liées à la protection de ce que l’on aime, et de ceux-là qui comptent le plus pour soi. En ce sens-là, le mensonge, lorsqu’il est pratiqué à l’égard des puissants, se révèle même souvent éthiquement nécessaire.

Il n’est donc pas automatiquement indigne.

Évidemment, cette conception éthique de la vérité, basée sur la noblesse de cœur de l’individu et qui ne se trouve pas subordonnée à la raison du plus fort, va à l’encontre de la morale inculquée par le pouvoir établi… Qui estime, pour sa part, que le pire mensonge, justement, est celui pratiqué face à un supérieur hiérarchique, à une institution suprême ou à l’État !

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