In Pensées pour une saison – Printemps, #06.
Dans son caractère et sa constitution, la confiance en quelqu’un, ou dans une institution humaine, se révèle un des sentiments les plus asymétriques qui soit. Elle est longue à s’établir… par contre, elle peut s’évanouir instantanément. Elle s’avère totale… ou bien nulle. Elle est aussi, entièrement et strictement, volontaire.
La confiance ne s’exige pas : elle se mérite. Entièrement ou pas du tout, répétons-le. Que peut bien signifier : “ Je ne lui fais pas trop confiance… ” – sinon que l’on n’a pas confiance ? Chez tous les êtres vivants, lorsqu’on accorde sa confiance, ce n’est pas sur un mode quantifiable mais sur un mode binaire. On fait confiance à un tel… ou on ne lui fait pas confiance. On donne sa confiance.
Ils sont plutôt rares et bien sophistiqués ceux-là qui arrivent, réellement, à fonctionner, dans la vie concrète, en accordant plus ou moins leur confiance, à un tel, ou à tel autre. Ils sont très forts… ou alors ils sont sur une voie dangereusement paranoïde.
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